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Mystérieux tardigrade

Dernière mise à jour : 16 mars 2020


Le tardigrade, minuscule invertébré translucide mesurant entre 50 µm et 1,5 mm, fait l’objet d’une importante stupéfaction au sein de la communauté scientifique.

Cet animal hors du commun est doté d’une résistance à toute épreuve. Il est en effet capable de supporter des températures extrêmes allant du zéro absolu (-273,15°C) à plus de 150°C, de résister à l’exposition aux radiations ainsi qu’aux produits chimiques grâce à leur chimiobiose, une réponse immunitaire. Il peut également rester sans eau ni nourriture pendant plus de dix ans, être congelé puis revenir à la vie une fois décongelé même après être resté 2000 ans dans la glace ! Et plus encore, car il est, à ce jour, le seul animal connu pour être capable de survivre dans le vide spatial.


Aussi appelés “ oursons d’eau “ par leur aspect morphologique, les tardigrades forment un embranchement du règne animal, regroupé avec les Arthropodes et les Onychophores au sein du clade des Panarthropodes. Ils ressemblent aux insectes avec des systèmes nerveux, digestif et excréteur, des yeux, des muscles, une reproduction par œufs… Leur carapace est terminée par 8 petites pattes griffues, situées sous leurs corps. Celles-ci leur confèrent une démarche pataude qui leur a valu le nom de « marcheur lent ». Mais leurs capacités hors du commun interrogent les scientifiques, à tel point qu’ils estiment que les tardigrades pourraient être d’origine extraterrestre. Ils font en effet partie des organismes entrant dans la catégorie de la panspermie, théorie selon laquelle la vie sur Terre pourrait provenir de germes venues d’autres planètes via des comètes.

On les retrouve sur tous les continents de la planète : des sommets de l’Himalaya jusqu’aux sables brûlants du désert, en passant par les eaux profondes, les glaces polaires ou encore les sources d'eaux brûlantes au voisinage des volcans sous marins. Mais on peut aussi les apercevoir tout près de chez nous comme par exemple dans nos forêts où la mousse constitue, avec le lichen, leur aliment de prédilection. Cette mystérieuse découverte est due au zoologiste allemand Johann August Ephraim Goeze qui les a décrit pour la première fois en 1773. On en connaît actuellement près d'un millier d’espèces dont la majorité est concentrée aux pôles.


Quel est le secret d’une telle résistance ?

Pour survivre à ces conditions extrêmes, le tardigrade possède la capacité de stopper son activité métabolique en se mettant dans un état particulier nommé la cryptobiose. Dans un premier temps l’animal se vide presque entièrement de son eau jusqu’à se dessécher. Puis il sécrète un sucre appelé tréhalose qui prend lieu et place de l’eau, ce qui permet de limiter l’altération des membranes suffisamment pour qu’elles puissent être réparées lors de la réhydratation. Le tréhalose agit ainsi comme un antigel. Enfin ses huit pattes se rétractent et son corps se recouvre d’une sorte de cire.

Les tardigrades peuvent maintenir cet état de quiescence - ou écodormance - pendant des siècles voire des millénaires, avant que les conditions ne redeviennent favorables et qu’ils ne recouvrent miraculeusement la vie.

Ils vivent activement de 18 à 20 mois mais leur durée de vie peut varier selon les conditions de leur milieu de vie : elle peut atteindre 60 ans en alternant "vie active" et "vie inactive" !

Pour en arriver là, ce mystérieux animal a mis au point de véritables facultés de défense ; notamment celle de réparer son propre ADN lorsqu’il est endommagé par des radiations impliquant une sévère déshydratation. Cette prouesse est due à la présence d’une protéine capable de protéger le tardigrade de cette déshydratation et de le protéger aussi contre les rayons X.

Cette protéine semblerait pouvoir protéger (à hauteur de 40 %) des cellules humaines exposées aux rayons X, ce qui pourrait par exemple être utile pour les traitements de radiothérapie ou lors de voyage dans l'espace. Elle ferait ainsi l’objet d’un certain progrès dans l’avancée scientifique et médicale.


 
 
 

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