Le ratel des savanes, ou le loup dans la bergerie

C’est en Afrique subsaharienne, en Inde ou dans la Péninsule arabique que le ratel, considéré comme l’animal le plus agressif au monde, terrorise quiconque osera s’approcher de lui. Mignon quand il dort, le ratel est en fait un véritable monstre au réveil.

Cet animal appartient à la famille des Mustélidés et fait également partie des Mellivora, un genre qu’il est la seule espèce à peupler. Malgré sa petite taille (75 cm de longueur pour 12 kg environ), il est capable de s’attaquer aux grands de la savane : lions, hyènes, serpents, et autres. Sa férocité est telle que ces derniers le fuient au premier regard ! Il vit en solitaire ou par tout petit groupe et se déplace beaucoup. Son étonnante endurance lui permet de parcourir 10 km en 1 heure seulement. Sa longévité à l’état sauvage n’est pas encore connue, mais il peut vivre jusqu’à 26 ans en captivité.

Son alimentation ? Tout ! Il se régale de vers, de termites, de scorpions ou de rats qu’il déterre grâce à ses griffes, mais aussi de fruits, de lièvres, de gnous, d’antilopes, de serpents ou encore de charognes. Ses dents et ses griffes acérées de 4 cm de long lui permettent de dévorer tout ce qu’il trouve, même les carapaces des tortues. Pour combattre, il adopte une technique plutôt particulière… et fourbe ! En effet, cette petite terreur arrache les testicules de son adversaire afin de créer une importante hémorragie.

Il appartient à la famille des Mellivora signifiant “mangeur de miel” et on le surnomme

“Honey Badger” en anglais car il est friand de miel. Pour attaquer une ruche, il dégage une forte odeur de son anus afin d’abattre les abeilles. Il ne lui reste alors plus qu’à se servir directement et déguster.

De plus, le ratel est doté d’une incroyable intelligence. Roi de l’évasion, son maintien en captivité relève de l’exploit. Pour ce faire, il n’hésitera pas à collaborer avec son ou ses congénères et à utiliser toute sorte d’instruments naturels ou matériels pour s’échapper d’un enclos : pierres, boue séchée, branches, pelle, râteau, etc. Pour en savoir plus sur ses tactiques d’évasion, je vous invite à regarder l’émission Ratels, drôles de blaireaux, diffusée sur France 5.

Sa peau très épaisse joue le rôle d’armure le rendant insensible aux morsures, aux piqûres de guêpes et même aux épines de porc-épic. Face à un adversaire de taille, son moyen de défense consiste à effectuer un pas en arrière puis deux en avant. Réaliser de tels mouvements est un jeu d’enfants pour le ratel car il a la capacité de courir en arrière, fait partagé chez les Mammifères uniquement avec l’Homme.

De plus, ce petit monstre peut résister aux venins de serpents considérés comme mortels ou dangereux pour l’Homme. S’il est mordu au museau, le venin se répandra incontestablement dans son organisme. Il plongera alors dans un coma de quelques heures, puis se réveillera comme si de rien n’était pour finir son repas. Il acquiert cette caractéristique depuis son plus jeune âge grâce à un apprentissage maternel. En effet, la mère expose volontairement son petit aux piqûres et morsures de scorpions ou de petites vipères afin de créer, petit à petit, des toxines jouant le rôle de vaccins. De cette manière, elle préserve la vie de son jeune face à des poisons plus violents. Ce phénomène est appelé la mithridatisation.

Sa nature féroce et tenace lui a valu bon nombre de rôles, notamment dans la culture japonaise. En effet, le protagoniste du manga et de l'anime Killing Bites, Hitomi Uzaki, est une jeune fille mi-humaine, mi-ratel. Dans l'anime Terra Formars ses capacités sont décrites au travers d'une créature mi-cafard, mi-ratel. Aussi, son surnom anglais “Honey Badger” est devenu le surnom de la cryptomonnaie Bitcoin en raison de son exceptionnelle résistance face à ses prédateurs.